Au secours il m'agace

Il met ses chaussettes en boule derrière la
porte, elle se tripote les ongles… Au début, on trouvait ça trognon.
Maintenant, c’est juste très, très agaçant ! Comment éviter que les
manies de l’autre (ou les nôtres) ne détruisent petit à petit notre
amour ou notre amitié ?

Ses habitudes contre les miennes...

«
Un couple, c’est d’abord la réunion de deux cultures personnelles »,
analyse Philippe Brenot. Traduction : votre famille est plutôt bohème,
la sienne bourgeoise ; vous avez toujours eu des tas d’animaux, alors
que chez lui on est plutôt obnubilé par la propreté du sol ; vous aimez
la cuisine au beurre et lui à l’huile… Autant de différences
d’éducation qui sont inscrites en nous. Nos habitudes peuvent ainsi
blesser l’autre sans que nous en ayons seulement conscience. L’un
jugera que l’autre a une « manie » qui le dérange ; mais pour l’autre,
c’est un comportement tout à fait normal. Difficile de se comprendre
dans ces conditions !

S’il s’agit d’une « vraie » manie, et
non pas seulement d’une habitude, l’agacement est encore plus fort. «
Par définition, rappelle Philippe Brenot, une manie est un comportement
répétitif et parfois gênant ». On comprend bien pourquoi un tel
comportement peut provoquer des poussées de rage, surtout chez une
personne avec qui vous passez beaucoup de temps, comme… votre amoureux
ou votre meilleure copine.

La petite manie, un tue-l’amour

Anodine
en apparence, la petite manie est donc une redoutable ennemie qui peut
saper votre couple, amical ou amoureux. Elle se fait invisible lors des
débuts : « les petites manies sont des rituels rassurants », explique
Philippe Brenot. « Au début d’une relation, non seulement on veut se
montrer sous son meilleur jour, mais en plus on nage dans le bonheur,
donc pas besoin de se rassurer. Conséquence : on oublie ses manies ».

Un
oubli temporaire, malheureusement. Au fur et à mesure que la passion
s’estompe – et aussi que l’on se sent plus à l’aise – elle
réapparaissent. Alerte rouge ! « Lutter contre ses manies, c’est
indispensable, c’est une question d’érotisme : il faut savoir susciter
et entretenir le désir de l’autre », martèle Philippe Brenot. Ainsi,
quelque soit la manie – même si c’est une manie de propreté – elle
révèle un manque d’attention pour l’autre.

Communiquer… et s’accepter

Alors,
où chercher du secours contre ce danger embusqué ? Tout dépend du degré
de gravité de la manie. Si c’est vraiment un TOC (trouble
obsessionnel-compulsif, qui touche environ 2 % des Français), mieux
vaut encourager son ami(e) à chercher de l’aide auprès d’un psy
spécialisé – une ou deux séances peuvent parfois suffire à améliorer
considérablement la situation.

Mais ce n’est peut-être qu’une
manie banale : ranger ses vêtements par couleur, jouer avec ses
cheveux, ne pas passer sous une échelle… Si elle se révèle quand même
particulièrement nocive pour votre couple, une seule bonne vieille
solution : la com-mu-ni-ca-tion ! « Et il faut être patient », souligne
Philippe Brenot : « Vous devrez souvent répéter votre demande plusieurs
fois avant que l’autre comprenne que ça vous porte vraiment sur les
nerfs ». Soyez persuasif, évoquez les efforts que vous faites vous-même
pour essayer d’être agréable et séduisant au quotidien. Enfin, pour les
toutes petites manies résiduelles, tâchez d’être tolérant… parfois, il
faut se rendre à l’idée que personne n’est parfait.

Source A-R.